Lors de son XVIème colloque national de santé publique le 8 octobre dernier, l’Union française pour la santé bucco-dentaire a exploré les liens entre maladies chroniques et santé bucco-dentaire. Les participants ont insisté sur la nécessité de mieux intégrer le chirurgien-dentiste en tant qu’acteur à part entière de l’éducation thérapeutique de ces patients. Concrètement, 6 grandes propositions ont été avancées.
Les personnes diabétiques devraient avoir une consultation dentaire 2 fois par an au minimum.
Comme prévu et en poursuivant ses engagements en santé publique, l’UFSBD s’est penché sur les liens entre les affections longues durées (
ALD) et la
santé bucco-dentaire lors de son XVIème colloque national de santé publique. A l’issue de ce colloque, 6 grandes convictions concrètes ont été dégagées pour prévenir, détecter et soigner les maladies chroniques et préserver la santé bucco-dentaire.Des liens insuffisamment pris en compteOn estime qu’en France, 20 % de la population est touchée par une ou plusieurs maladies chroniques et environ 10 millions de personnes relèvent du régime ALD.S’agissant du
diabète, de nombreuses études montrent que cette maladie favorise le développement d’une
parodontite pouvant conduire à la perte des dents et que l’infection parodontale, à son tour, influence négativement l’équilibre glycémique. Par ailleurs, le contrôle d’une infection parodontale améliore le diabète. Or, constatent les experts, seulement 36 % des diabétiques se rendent à une consultation dentaire par an, alors qu’en principe elle devrait avoir lieu tous les six mois.Ces liens bidirectionnels s’appliquent aux autres maladies chroniques. Pourtant, ces liens sont insuffisamment connus des patients et sont peu pris en compte au niveau de l’éducation à la santé ainsi que pour la prévention et le parcours de soins.Six grandes convictionsFace à ces constats, les experts ont souligné qu’il est important de trouver une place à la santé bucco-dentaire dans l’éducation thérapeutique du patient. Pour cette raison, l’UFSBD souhaite renforcer la place du bucco-dentaire dans l’ensemble des mesures visant à prévenir, détecter et soigner les maladies chroniques au travers de 6 grandes convictions :1. La santé bucco-dentaire doit être au cœur du parcours de santé des patients atteints de maladies chroniques.2. Le chirurgien-dentiste doit être un “dépisteur reconnu“, que ce soit au travers de l’examen de la cavité buccale ou au travers de l’entretien avec son patient sur ses facteurs de risque.3. Le chirurgien-dentiste doit faire partie intégrante des réseaux d’éducation thérapeutique du patient.4. Les associations de patients et les chirurgiens-dentistes doivent collaborer pour informer, sensibiliser et motiver les patients atteints de maladies chroniques à prendre en compte leur santé bucco-dentaire.5. Les patients atteints de maladies chroniques doivent intégrer dans leur réflexe santé deux visites par an au cabinet dentaire. Ces visites de contrôle et de soins sont prises en charge totalement, soit en ALD, soit à 100 % par l’assurance maladie obligatoire et complémentaire.6. Les professionnels de santé, autres que les chirurgiens-dentistes, doivent inscrire de manière systématique la santé bucco-dentaire dans l’orientation de leurs patients atteints de maladies chroniques.Au-delà de ces 6 grandes convictions, l’UFSBD affirme sa volonté de “rassembler tous les professionnels de santé autour du patient atteint de maladie chronique qui, plus que tout autre, mérite une attention proactive et inscrite dans la durée“.Dr Jesus CardenasSource : XVIème colloque national de santé publique de l’UFSBD du 8 octobre 2015 et communiqué de presse.