Des scientifiques danois ont mis au point des "ovaires artificiels". Conduit chez l’animal, ces travaux pourraient aider des femmes qui ont subi une chimiothérapie à tomber enceinte après leur guérison. Mais il faudra encore attendre plusieurs années avant tester cette technique chez une femme.
Des traitements très agressifs pour soigner des cancers ou des maladies graves (sclérose en place, beta thalassémie…) comme la chimiothérapie ou la radiothérapie, peuvent entraîner des problèmes de fertilité : inhibition de la puberté, ménopause précoce… Face à ces problèmes, on peut recourir à la greffe d’ovaire pour aider les femmes à tomber enceintes. Cette technique récente implique de prélever, de conserver avant la phase de traitement l’ovaire et de le réimplanter (transplantation de tissu ovarien) ensuite après la guérison. Selon le
Centre de la Reproduction Humaine, une trentaine d’enfants sont nés dans le monde grâce à cette procédure. Mais cette technique sûre n’est pas possible pour certains cancers comme en cas de leucémie ou de cancer des ovaires par exemple, de peur que la maladie ne réapparaisse après transplantation. Les patientes à haut risque ne se voient donc pas offrir cette possibilité.Les chercheurs du Rigshospitalet de Copenhague travaillent ainsi à la mise au point d’une option plus sûre : des ovaires artificiels. Schématiquement, ils ont retiré du tissu ovarien toutes les cellules grâce à différents procédés chimiques conduits pendant 3 jours, y compris les cellules cancéreuses cachées. Ils ont ensuite ensemencé cet “échafaud de tissu nu” (constitué en grande partie de collagène) avec des follicules humains. Une vingtaine de ces “ovaires artificiels” ont ensuite été implantés sur des souris et un quart d’entre eux ont survécu pendant trois semaines, jusqu’au point de devenir “biofonctionnel”. Ce délai a suffi à l’organisme hôte de créer des vaisseaux sanguins de se développer autour de l’ovaire pour l’alimenter. Cela démontre que que des follicules humains peuvent survivre sur une “matrice” sans cellules.A l’avenir, cette technique pourrait ainsi offrir une option aux femmes qui ne peuvent bénéficier d’un transplantation de tissu ovarien de peur de voir réapparaître le cancer. Il s’agit donc d’une étape prometteuse, une preuve du concept, mais très préliminaire. Interrogée par
The Guardian et dans le cadre du congrès annuel de la European Society of Human Reproduction and Embryology (voir la vidéo ci-dessous), le Pr. Susanne Pors, principale auteure de l’étude, a ainsi déclaré : “C’est étape importante. Mais il faudra de nombreuses années (5 à 10 ans) avant que nous puissions l’essayer chez une femme“.Click Here: new zealand rugby team jerseys