Chaque année, la Fête nationale est marquée par l’explosion de feux multicolores dans le ciel un peu partout en France. Mais elle est également entachée par les accidents liés à une manipulation hasardeuse de pétards ou de feux d’artifice artisanaux. LeDr Romain Chassat, chirurgien de la main au centre SOS Mains de l’Hôpital privé de l’ouest parisien à Trappes, fait le point.
Sommaire
- Comment surviennent ces accidents et quels sont les types de blessures les plus courants ?
- Quelles sont ces séquelles ?
- Quelles précautions prendre avant de manipuler ces objets ?
- Quels réflexes adopter si l’on assiste à ce genre d’accident ?
Cloques, brûlures, amputations… Ces blessures qui nous évoquent d’emblée une explosion sur un champ de bataille n’ont malheureusement rien d’extraordinaires pour les services d’urgences médicales, notamment à l’approche du 14 juillet, célébration traditionnellement associée aux pétards et aux feux d’artifice. La Fête nationale est en effet le théâtre d’accidents liés à l’utilisation mal avisée de pétards dangereux et interdits à la vente en France. Le Dr Romain Chassat, chirurgien de la main au centre SOS Mains de l’Hôpital privé de l’ouest parisien à Trappes, connaît bien ce genre de situation. A tel point qu’un tirage au sort est effectué chaque année dans son service pour savoir qui sera de garde les soirs du 13 et du 14 juillet. “Nous appréhendons plus ces dates que des événements comme la Coupe du Monde ou le Nouvel An“, confie le Dr Chassat, qui explique à Relaxnews comment réagir si l’on est témoin d’un accident de ce genre.
Comment surviennent ces accidents et quels sont les types de blessures les plus courants ? Dr Romain Chassat : Chaque année, nous récupérons de vraies scènes de guerre. Ce sont souvent des patients jeunes, de 15 à 25 ans, qui font des feux d’artifice sauvages dans la petite et moyenne couronne de Paris. On voit beaucoup de blessures par mortiers, des dispositifs explosifs puissants utilisés pour les feux d’artifice et donc prévus pour être lancés en l’air, mais que certains s’amusent à envoyer un peu partout.
Le pétard qui explose instantanément est également dangereux, car nos patients le gardent souvent dans leur main après l’avoir allumé. Et comme les mèches se consument très vite, ils n’ont pas le temps de le lâcher et sont surpris par l’explosion. La chaleur du pétard provoque des lésions superficielles et bénignes au niveau de la main, le plus souvent des brûlures qui peuvent traitées aux urgences sans opération.
Mais avec les mortiers, les accidents sont plus graves : amputations, membres délabrés… L’année dernière, nous avons eu environ une trentaine de mains sévèrement blessées au niveau de la peau, des artères, des nerfs et de la peau. Les séquelles sont souvent très invalidantes, même après les greffes de peau.Quelles sont ces séquelles ?
Dr. Chassat : Il ya souvent une perte de sensibilité importante. Dans ces cas-là, nous procédons à des greffes de nerf, sachant que la récupération de la sensibilité peut prendre 18 mois à 24 mois. Mais le plus grave reste la perte de mobilité. La vie des patients concernés change drastiquement du jour au lendemain.
Leurs mains sont dans un état physique déplorable et sont difficilement utilisables. Certains se retrouvent inaptes à exercer un grand nombre d’emplois et, dans les cas les plus sévères, ne peuvent même plus écrire ou saisir une bouteille.Quelles précautions prendre avant de manipuler ces objets ?Dr. Chassat : Il n’existe aucun outil ou dispositif pour éviter l’accident d’une main avant d’allumer un pétard. De manière générale, il faut s’en éloigner dès que la mèche est allumée. Mais la meilleure précaution reste bien sûr de laisser ces dispositifs entre les mains d’un professionnel.Le problème, c’est que les patients sont souvent des ados ou des jeunes adultes intrépides qui n’ont pas conscience du danger. Je parle bien sûr des pétards volumineux type bâtons de dynamite et non des petits type claque-doigt, qui sont inoffensifs. Quels réflexes adopter si l’on assiste à ce genre d’accident ?
Dr. Chassat : Dans la mesure du possible, essayer de garder son calme. Appeler le Samu ou les pompiers le plus tôt possible, puis récupérer les bouts de membres amputés et les conserver dans un sac fermé dans de la glace, mais sans que les fragments soient en contact direct avec la glace, sinon ils sont inutilisables.
Il faut ensuite essayer de stopper les hémorragies en comprimant les zones blessées, mais en évitant de faire des garrots. Quand on opère, nous disposons de deux heures pour couper la circulation du sang. Mais si cela a déjà été fait avant que le patient entre au bloc, on perd du temps et cela peut compliquer l’intervention.”Click Here: cheap Cowboys jersey