Cité comme l’un des meilleurs réalisateurs de sa génération, très prisé et désiré des acteurs, Pierre Salvadori revient dans les salles obscures avec un film complètement barré, En liberté !. Dans le magazine Society, le cinéaste s’est épanché sur sa carrière et sur sa manière de mettre en scène. “C’est sex, drugs and rock and roll, ironise l’intéressé. Un peu moins maintenant parce que je vieillis, mais… pour Hors de prix, c’était extraordinaire : on logeait dans des hôtels fous, il y avait plein d’histoires d’amour, c’était la fête. Il y a une scène hyperimportante où j’étais censé diriger Gad Elmaleh, que j’ai faite ivre mort. Je n’avais pas à lui parler, c’est mon assistant qui faisait le relais. Et puis j’ai oublié de tourner deux plans, quand même…“
Et toute l’interview est sur le même ton, cash, décomplexée. Il raconte notamment une expérience sous acides dans les années 1990. “J’ai bouffé un ecsta qui m’a bouffé le cerveau. J’ai fait un mauvais trip, et puis ça s’est calmé. Mais quinze jours plus tard, c’est remonté, et là je suis resté coincé deux ans, tétanisé. J’ai cru que j’allais devenir fou“, raconte le cinéaste qui avait démarré sa carrière de réalisateur en dirigeant Jean Rochefort et Marie Trintignant dans Cible émouvante. De cette dernière, il en est d’ailleurs question – tout comme Guillaume Depardieu qu’il a dirigé dans le même film et dont il était très proche. “Guillaume, c’était ma vie. J’étais amoureux de sa soeur, j’étais amoureux de sa famille. Au début, je ne voulais pas tourner avec Guillaume parce que c’était un ‘fils de‘”, reconnaît-il, avant de conter de nombreuses anecdotes. “Il chargeait bien la mule. Et moi aussi, avec lui. Ça y allait, avoue-t-il. Il revenait de choses tellement dingues. Il revenait d’avaler du verre. Il revenait de faire six feux rouges d’affilée sans s’arrêter avec moi derrière disant ‘On va mourir ! On va mourir !’ et lui riant. Puis j’ai pensé : ‘Putain, il va survivre ! Guillaume restera vivant plus longtemps que je le croyais. Et au moment où je me suis dit ça, il est mort.“
“Guillaume et Marie m’ont appris à être libre”, poursuit-il, encore frappé par leurs disparitions (Guillaume est parti en 2008, Marie en 2003). “Oui, j’ai de la nostalgie, même si c’est un sentiment que j’évite. Marie, chaque fois que je passe rue de la Mare, je regarde sa porte. J’adorais sa voix. Avec Marie, on savait d’emblée qu’on allait avoir un personnage un peu évanescent, poétique et emphatique“, dépeint-il avec amour.
Interview à retrouver en intégralité dans Society, en kiosques depuis le 31 octobre 2018.
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