La plupart des consommateurs le disent : manger bio a un coût ! Il est vrai que la plupart des produits sont 10 à 20 % plus chers élevé que leurs homologues classiques. D’où vient cet écart de prix ? Peut-on manger bio à moindre frais ? Tour d’horizon pour concilier capital santé, empreinte écologique et porte-monnaie…
Le bio connaît un succès grandissant. Le nombre d’agriculteurs bio a ainsi été multiplié par trois en 10 ans, et aujourd’hui 540 000 hectares sont cultivés en biologique en France. Près de la moitié des français achète au moins un produit bio par mois. Pourtant, le bio ne représente en volume que 2 % des achats. Car de nombreux consommateurs ne font pas cette démarche pour une raison simple : le prix !
Pourquoi c’est plus cher ?
Bien sûr, les produits issus de l’agriculture biologique sont chers. Mais cela est malheureusement justifié : les agriculteurs qui ont choisi cette filière ont des rendements plus faibles que leurs homologues. Par exemple, une vache laitière “conventionnelle“ fourni jusqu’à 10 000 litres de lait par an, alors qu’une vache élevée selon les principes du bio ne produira “que“ 4 500 litres de lait. Sans parler des coûts d’exploitation souvent supérieurs, et du prix de la certification biologique. D’ailleurs, de nombreux agriculteurs soulignent le manque de soutien de l’Etat et des collectivités. Pourtant, en n’utilisant pas de pesticides ou d’engrais, les agriculteurs bio permettent de diminuer le coût des traitements des eaux…
Un argument qu’ils utilisent pour demander des aides plus importantes.
Epargnez votre porte-monnaie…
Alors comment faire pour manger bio sans se ruiner? Il faut savoir que les grandes surfaces proposent des prix attractifs. Et certains ont une gamme très étendue, c’est le cas de Monoprix qui s’est lancé dans le bio dès 1993, et de Carrefour, qui proposait du pain bio dès 1991. “Carrefour Bio“ existe depuis 1997.
Par ailleurs, de nombreux magasins bios se sont ouverts, et proposent un large choix à tous les prix. Certaines chaînes telles que Biocoop ont décidé de démocratiser les produits, en baissant les prix sur les aliments de consommation courante : oeufs, sucre, riz, confiture, thé, café… Pour cela, la chaîne baisse les marges, en espérant que l’arrivée de nouveaux consommateurs va compenser la perte. De quoi se mettre au vert sans être dans le rouge !
Enfin, pourquoi ne pas “sauter“ les intermédiaires, et vous adresser directement aux producteurs près de chez vous ? L’agence bio propose un annuaire avec plus de 5 000 adresses dans toute la France. Vous le trouverez à l’adresse : http://annuaire.agencebio.org.
Certes, si vous habitez en Ile de France, vous aurez du mal à trouver des agriculteurs bio… Mais ne désespérez pas, la situation devrait s’améliorer : le conseil régional a prévu de transformer tout le secteur en “écorégion“…
Des bio enfants !
Assez paradoxalement, les produits pour enfant bio ne sont pas franchement plus chers que les produits équivalents de grandes marques. Petits pots pour bébé, compotes ou biscuits pour les plus grands qui ne sont pas trop onéreux. Des marques telles que Kalibio sont spécialisées dans l’offre enfant. A noter, votre enfant est peut-être déjà habitué à manger bio, si vous habitez paris notamment : les cantines scolaires parisiennes proposent une fois par semaine des aliments bios. Certes, le choix reste limité : carottes, pommes de terre, épinards et steaks hachés sont au menu. Et il faut reconnaître que dans ce cas, le surcoût est important pour la municipalité : 200 000 Euros supplémentaires (pour un budget total de 1,8 millions…) Mais donner à vos enfants le goût de bien manger n’a pas de prix !
Le vrai coût des aliments
Difficile aujourd’hui d’acheter sans regarder au-delà de l’étiquette du prix, et s’intéresser à la provenance des produits et leur mode de production. D’ailleurs, le premier geste bio, c’est d’acheter local : en évitant le transport par camion, avion, etc. On limite ainsi la pollution et l’émission de gaz à effet de serre. A ce propos, les pommes Bio de Nouvelle Zélande et autres fruits et légumes bio en provenance de pays lointains sont une contradiction !
Acheter bio est certes un peu plus cher, mais quand on le peut, c’est une démarche qui a long terme est forcément bénéfique pour le consommateur !
Alain Sousa
Un livre pour en savoir plus :
“Manger bio, c’est pas cher“ de France Guillain, éditions Jouvence, 4,90 Euros