Régulièrement montrés du doigt pour leurs effets délétères sur la santé cardiovasculaire, les acides gras trans ont très mauvaise presse. Pourtant, d’après une étude de l’Institut français de recherche agronomique, les acides gras trans issus du lait de vache permettraient une diminution du mauvais cholestérol…
Les
acides gras trans, ce sont des acides gras que l’on retrouve soit en petite quantité dans le lait de vache ou la viande des ruminants, soit, plus largement, dans les produits transformés. En effet, pour solidifier les matières grasses végétales, certains aliments subissent une l’hydrogénation partielle. Cette technique permet d’obtenir des textures particulières et une conservation plus longue. Toujours est-il que nombre d’études ont mis en avant les effets délétères des acides gras trans pour la santé : ils augmenteraient le taux de mauvais cholestérol et par conséquent l’obstruction des artères à long terme.
D’autres ont suggéré un lien entre leur consommation et le cancer du sein. Néanmoins, jusqu’à présent, seuls les acides gras trans (AGT) des aliments industriels étaient incriminés, ceux présents naturellement dans la viande ou le lait en faibles quantités, n’auraient aucun effet.
Mais d’après une équipe de chercheurs de l’INRA de Clermont-Ferrand et de l’Université d’Auvergne, ces AGT naturels présents dans la matière grasse du lait de vache auraient un effet… bénéfique sur la santé cardiovasculaire !
Click Here: Bape Kid 1st Camo Ape Head rompersSouhaitant analyser l’impact de la consommation de trois laits aux profils de matières grasses différents sur le risque cardiovasculaire, les chercheurs ont demandé à 111 volontaires, hommes et femmes en bonne santé de consommer 3 aliments (beurre, crème dessert et cookies) fabriqués spécialement pour cette étude. Ces aliments étaient à base de l’une des 3 matières grasses laitières obtenues à partir d’une alimentation classique de la vache plus ou moins enrichie en graines de lin.Pendant la première semaine, tous les volontaires ont consommé quotidiennement une matière grasse de référence (à raison de 55 g de matières grasses laitières par jour). Les 3 semaines suivantes, deux des trois groupes de volontaires ont consommé des matières grasses laitières plus riches en acides gras trans et appauvries en acides gras saturés. Les
acides gras saturés sont acides gras naturels que l’on retrouve notamment dans les produits laitiers comme le beurre, la crème fraiche, etc. Leur consommation excessive entraîne elle aussi une augmentation du risque cardiovasculaire. A la fin, ils ont donc comparé la concentration plasmatique en HDL-cholestérol des participants en fonction de leur régime, plus ou moins concentré en acides gras saturés et en acides gras trans. Verdict, les scientifiques ont démontré qu’un régime alimentaire avec des produits laitiers contenant 63% d’acides gras saturés et 4 % d’acides gras trans permettait de réduire le cholestérol total de manière significative. En outre, un tel régime pourrait permettre de diminuer le risque d’infarctus du myocarde de 9,5 %.Ainsi, en jouant sur les concentrations en acides gras trans et en acide gras saturés des produits laitiers (en contrôlant le mode d’alimentation particulier du bétail), il est possible d’améliorer le risque cardiovasculaire. Les chercheurs précisent que cette matière grasse laitière plus riche en acide gras trans est généralement obtenue au printemps et au début de l’été lorsque les vaches consomment de l’herbe verte et grasse. Néanmoins, l’ajout de graines de lin dans l’alimentation des bovins pourrait permettre d’obtenir la même matière grasse en hiver.“Ces données pourront être prises en compte par l’ensemble de la filière afin d’améliorer la qualité nutritionnelle de la matière grasse laitière et être en accord avec les recommandations du Plan National Nutrition Santé“, expliquent les principaux auteurs de l’étude. Emeline DufourSource : “Les acides gras trans : un ennemi qui sait se montrer bénéfique pour le coeur !“, communiqué de presse de l’Inra, 5 octobre 2010. Etude : Differential impact of milk fatty acid profiles on cardiovascular risk biomarkers in healthy men and women. European journal of clinical nutrition (2010) (
résumé de l’étude en ligne )