Difficile lorsqu’on est allergique de faire ses courses sans appréhension ! Car l’ennemi est partout ! La substance tant redoutée peut se nicher au fond d’une boite de conserve, d’un plat surgelé ou de tout autre produit. L’Europe a décidé d’y mettre bon ordre, en rendant l’étiquetage plus clair. Bientôt manger ne sera plus une activité à haut risque…
Les allergies alimentaires sont de plus en plus fréquentes.Et lorsqu’on en souffre, difficile de rester serein face àson assiette…Les allergies alimentaires touchent, selon les dernièresdonnées, 1 à 3 % des adultes et 4 à 6 % desenfants. Il s’agit d’une sensibilisation du systèmeimmunitaire à un ou plusieurs ingrédients, quientraîne lors de l’ingestion une réaction plus oumoins importante. Dans les cas les plus graves, la vie de lapersonne allergique peut-être menacée ! Et la seulesolution qui leur est offerte est d’éviter les substancesles plus dangereuses. Mais difficile aujourd’hui de s’y retrouverentre toutes les étiquettes. Certes, des outils existentpour aider les allergiques.Vous pouvez d’ailleurs consulter notre application interactive pourconnaître les ingrédients à risque en fonctionde l’allergène.En novembre 2003, la Commission Européenne faisait unpremier pas en faveur des personnes allergiques en abolissant larègle des 25 %. Concrètement, jusqu’alors lesfabricants n’étaient pas contraint à faire figurer lacomposition d’un ingrédient ne dépassant pas 25 % duproduit fini. Par exemple, sur une boite de cassoulet contenant unesaucisse, l’étiquette indique simplement “saucisse (13 %)“,sans préciser sa composition. D’autres règles ontégalement été adoptées : lorsque laliste des ingrédients est facultative (arômesnaturels, boissons alcoolisées…), les allergènesdevront obligatoirement être indiqués. Mais un peu depatience, ces nouvelles mesures entreront en vigueur uniquementà partir du 25 novembre 2004.Pas d’exceptionEn mars 2004, l’Autorité Européenne desécurité des aliments (EFSA) a rendu un rapport afinde d’améliorer encore le système d’étiquetage.Cet organisme précise qu’en l’état actuel desconnaissances, certains allergènes doivent obligatoirementfigurer sur l’étiquette. Il s’agit des aliments suivants:
– Les céréales contenant du gluten ;
– Le poisson ;
– Les crustacés :
– Les œufs ;
– Les cacahuètes ;
– Le soja ;
– Le lait et les produits laitiers, y compris le lactose ;
– Les noix ;
– Le céleri ;
– La moutarde ;
– Les graines de sésame ;
– Les sulfites.En effet, selon l’EFSA, il est impossible pour cesallergènes les plus courants, de définir de doseseuil en-dessous de laquelle il n’y a pas de risque deréaction allergique.Pour l’organisme européen, cette liste sera àréviser périodiquement, en fonction des nouvellesconnaissances acquises. Seuls bémols : les graines de lupin,de plus en plus utilisées dans l’agroalimentaire, ne serontpas forcément indiquées. Or elles peuvent êtreresponsables de réactions croisées chez lesallergiques à la cacahouètes(*). Et certainsallergènes de moindre importance, tel que les épices(curry, coriandre…) n’entrent pas dans cette liste.Avec ces différentes mesures, les allergiques devraientenfin y voir plus clair. Certes, les étiquettes risquent dedevenir de véritables encyclopédies, mais il seraenfin possible de manger sans avoir la peur au ventre…Alain SousaSource : Communiqué de l’Autorité Européennede Securité des Aliments (EFSA), mars 2004.(*) l’Agence Française de sécurité sanitairedes aliments a d’ailleurs rendu un avis en ce sens en mars 2002.