L’acné touche 80 % des adolescents environ, a rappelé le Pr. Brigitte Dreno (Hôtel Dieu, Nantes) lors de la session d’actualité médicale en dermatologie au Medec le 18 mars. Or l’adolescence est une période où la personnalité se construit, et l’acné pose en conséquence des problèmes au quotidien. Il est donc important de la traiter, même si elle est modérée.
L’acné est liée à plusieurs facteurs, en particulier la stimulation du follicule pilo-sébacé (ensemble constitué par le poil et la glande sébacée) par les hormones qui augmentent à l’adolescence (
androgènes). On trouve ce type de follicules sur le visage, le thorax et le dos, où se développe donc préférentiellement l’acné lorsque les orifices des follicules se bouchent et se surinfectent (cf. notre article :
“Acné : quelles sont les causes ?“).Le Pr. Dreno rappelle qu’il faut impérativement se traiter en cas d’acné modéré (lésions débutantes) à sévère, en raison du risque de cicatrices, qui affectent 60 % des jeunes acnéiques ! Et ce d’autant plus s’il y a des antécédents familiaux d’acné (frères et soeurs, parents…), si la peau est luisante (hyperproduction de sébum par les glandes de la peau), si l’acné commence tôt, avant même le début de la puberté ou si des cicatrices apparaissent rapidement. Il faut alors rapidement consulter pour mettre en place un traitement efficace.En effet le traitement, s’il est pris correctement et régulièrement, va éviter l’apparition de ces cicatrices et le passage à la chronicité des lésions, ce qui a un fort retentissement psychologique, à un moment de la vie où l’adolescent se construit. De plus, il est important de consulter pour ne pas passer à côté d’un dérèglement endocrinien (
syndrome des ovaires polykystiques,
syndrome de Cushing).Ce traitement repose sur des produits à appliquer localement (antiseptiques comme le péroxyde de benzoyle, rétinoïdes, antibiotiques locaux éventuellement en association). Ces produits vont agir à la fois sur l’inflammation (antiseptique avec un rôle antibactérien) et sur la rétention (rétinoïde). En cas d’inefficacité, d’autres solutions existent : antibiotiques en comprimés pendant quelques mois, sels de Zinc, prise pour les jeunes filles d’une contraception non androgénique (comme
Jasmine,
Jasminelle, etc.) ou d’un antiandrogène. Dernière arme thérapeutique, le fameux
Roaccutane ®, qui peut être prescrit si les antibiotiques ont été inefficaces. Cependant, en raison de ses risques en cas de grossesse, sa prescription est désormais très encadrée : contraception obligatoire depuis au moins 1 mois, test de grossesse avant le début de la prise, surveillance biologique régulière, etc.Le Pr. Dreno a tenu a rappeler l’utilité du
Roaccutane ®, malgré ces contraintes : ce médicament est le seul qui peut permettre de guérir de l’acné, ce qui arrive dans 60 % des cas environ.Au total, l’acné peut donc être bien contrôlée, sans dérive cicatricielle ni psychologique, mais à condition de la traiter tôt et surtout régulièrement. Les principales causes d’échecs sont en effet la lassitude liée au traitement quotidien et les mauvais soins d’hygiène associés. Il est possible également que le stress et la consommation excessive de sucres rapides majorent cette pathologie, mais cela n’a pas encore été démontré formellement par les scientifiques.Jean-Philippe RivièreSource : session d’actualité médicale en dermatologie, Medec, 18 mars 2010 Image: différentes formes d’acné, Dermato-info.fr (site d’information de la Société française de Dermatologie)Click Here: cheap nrl jerseys