Sans grande surprise, le cannabis est en tête des drogues les plus consommées en Europe, selon le rapport annuel publié par l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies. Viennent ensuite la cocaïne et la MDMA, principe actif de l’ecstasy, qui connaît une recrudescence d’utilisation après une baisse entamée à la fin des années 90.
Au cours de l’année écoulée, 16,6 millions de jeunes Européens ont consommé au moins une fois du cannabis.
S’il y a bien un marché qui a “toujours du ressort”, c’est bien celui de la drogue. Dans son rapport annuel, l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies constate que certains indicateurs de consommation sont même à la hausse, notamment pour le cannabis et les stimulants.Cannabis et cocaïne, les deux substances illicites les plus consommées en EuropeCette consommation est particulièrement notable chez les jeunes adultes, de 15 à 34 ans. Au cours de l’année écoulée, 16,6 millions de jeunes Européens ont ainsi consommé du
cannabis. Les adultes entre 15 et 64 ans sont 22,1 millions à en avoir consommé au cours des 12 derniers mois et 83,2 millions a en avoir consommé au moins une fois au cours de leur vie. La consommation de cannabis est en baisse en Allemagne, Espagne et Royaume-Uni. La France affiche au contraire une augmentation depuis 2010. Si le cannabis est la principale drogue substance illicite consommée par les jeunes, globalement partout dans l’Union européenne, il persiste de fortes disparités entre les pays. A titre d’exemple, les jeunes Suédois en âge scolaire sont peu nombreux à en avoir consommé au cours de leur vie, 5 % chez les filles et 7 % chez les garçons, alors que ces chiffrent montent respectivement à 26 % et 30 % en France.Parmi les substances stimulantes, la
cocaïne reste la drogue la plus utilisée en Europe, avec une consommation plus élevée dans les pays de l’ouest et du sud. “On estime à environ 2,4 millions le nombre des jeunes adultes de 15 à 34 ans (1,9 % de cette tranche d’âge) ayant consommé de la cocaïne au cours des 12 derniers mois”, souligne le rapport. “Bon nombre de personnes qui consomment de la cocaïne le font à titre récréatif, en particulier le week-end ou pendant leurs vacances.” La prévalence de la consommation de cette substance au cours de l’année écoulée dépasse les 3 % chez les 15-34 ans en Espagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Elle reste très inférieure en France, même si la consommation est en constante augmentation depuis le début des années 2000.Hausse de la consommation de MDMAAprès un pic de consommation dans les années 1990, puis une forte baisse, la MDMA connaît depuis quelques années une tendance à la hausse sur le marché européen, à tel point qu’elle est devenue la 3e substance illicite la plus consommée derrière le cannabis et la cocaïne. La MDMA (ou 3,4-méthylènedioxy-métamphétamine) est le principe actif de l’
ecstasy. Quand elle n’est pas pas consommée sous cette forme (comprimés), elle peut se retrouver sous forme de “cristal” ou encore en poudre.Environ 2,1 millions de jeunes adultes entre 15 et 34 ans ont consommé de la MDMA en Europe au moins une fois au cours de l’année écoulée, soit 1,7 % de cette tranche d’âge, avec encore une fois de très grandes disparités entre les pays (les estimations nationales s’échelonnent de 0,3 % à 5,5 %). Cette consommation pose un double problème, comme le souligne l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, puisqu’elle est très souvent associée à la consommation d’
alcool.L’émergence de “nouvelles drogues”Le rapport publié cette semaine alerte également sur un phénomène en forte augmentation : la consommation de “nouvelles drogues”, soit des substances qui “imitent les effets des drogues illicites”. Selon un sondage effectué en 2014 auprès de 13 128 jeunes âgés de 15 à 24 ans dans les 28 pays de l’Union européenne, “8 % des répondants ont indiqué avoir déjà consommé ces substances au cours de leurs vie, 3% déclarant en avoir consommé au cours des 12 derniers mois”, soit une hausse par rapport aux 5 % déclarés lors d’une même enquête menée en 2011. Le problème de ces nouvelles drogues est que leur composition peut être très changeante, et qu’il suffit de quelques modifications chimiques pour recréer une drogue similaire et qui n’est pas (encore) répertoriée parmi les substances illicites par les autorités.La question de la composition des drogues vendues de manière illicites sur le marché européen a également été soulignée dans le rapport de l’Observatoire : “Dans l’ensemble, les données relatives à l’offre indiquent que la pureté et la teneur en principe actif de la plupart des substances illicites sont élevées ou en hausse.” Un constat qui pourrait expliquer en partie l’augmentation des décès par surdose en Europe, associés majoritairement à la consommation d’opiacés comme l’héroïne. “Plusieurs pays, essentiellement dans le nord de l’Europe, confrontés de longue date à des problèmes liés aux opiacés, font part d’une récente hausse des décès liés à ces substances”, note le rapport. “L’héroïne est la drogue illicite la plus citée dans les nouvelles données locales européennes pour les passages aux urgences hospitalières.”Risques associés de surdose et de transmission de maladies infectieusesCette substance, comme toutes celles qui peuvent être consommées par injection, continuent de “jouer un rôle essentiel dans la transmission des maladies infectieuses véhiculées par le sang, comme le
virus de l’hépatite C (VHC) et, dans certains pays, le
virus de l’immunodéficience humaine (VIH)”. Si le pourcentage imputable à l’usage des drogues par injection reste faible et stable en Europe (moins de 8 % globalement), ce taux est très élevé dans certains pays comme la Lituanie (32 %), la Lettonie (31 %), l’Estonie (28 %) et la Roumanie (25 %).Click Here: los jaguares argentina