Seuls 47 % des asthmatiques déclarent prendre quotidiennement leur traitement, quand les médecins pensent qu’ils sont 64 % à le faire, selon une enquête Ipsos sur l’asthme, qui met en exergue des différences de perception et d’appréhension de la maladie entre patients et soignants.
La crise d'asthme reste au cœur des préoccupations des patients, qui sont 66 % à faire attention au quotidien pour qu'elle ne survienne pas.
L’enquête “Asthme au quotidien, Asthme en questions“ s’est intéressée au vécu et aux besoins des patients asthmatiques à partir de l’analyse de discussions sur les réseaux sociaux et de données quantitatives collectées auprès des 500 patients et plus de 200 professionnels de santé.“L’enjeu de cette enquête est de faire comprendre au plus grand nombre que l’
asthme n’est pas un problème résolu et que de nombreuses personnes asthmatiques continuent de souffrir au quotidien“, explique Christine Rolland, directrice de l’association
Asthme & Allergies.Quatre profils d’asthmatiquesUne première étude “ethnographique du web“ a permis d’identifier quatre types de profils : les “insouciants“ (34 %), les “maîtrisés“ (29 %), les “réfractaires“ (26 %) et les “dominés“ (10 %). – Les “insouciants“, principalement des personnes jeunes (18-34 ans), se sentent peu concernés par la maladie “du fait de sa forme très légère“. – Les “maîtrisés“, qui comprend une majorité de retraités, sont les bons élèves puisqu’ils prennent régulièrement leur traitement et affichent “une attitude quotidienne préventive“. – Les “réfractaires“ vivent la maladie comme une contrainte et sont lassés des traitements. – Quant aux “dominés“, ils se sentent “écrasés par la maladie et ses symptômes“.Les patients ont peur de la crise d’asthme…L’étude montre que la prise en charge de la maladie semble donner satisfaction. L’asthme se soigne plutôt très bien “même si le quotidien est encore impacté par la maladie“.La
crise d’asthme reste au cœur des préoccupations des patients, qui sont 66 % à faire attention au quotidien pour qu’elle ne survienne pas. Une appréhension que perçoivent aussi les professionnels de santé : près de 60 % d’entre eux déclarent que leurs patients ont peur de la crise. Une crainte qui n’a rien d’irrationnel, puisque les 2/3 des asthmatiques interrogés en ont eu au moins 2 au cours des 12 derniers mois.…mais pas de la maladieDe façon paradoxale, si les patients appréhendent la crise, l’asthme en soi n’est pas une pathologie qui les effraie. Seuls 36 % d’entre eux disent en avoir peur. Côté professionnels de santé, le son de cloche est différent puisqu’ils sont 7 praticiens sur 10 à considérer que la maladie effraie leurs patients.L’enquête fait également ressortir le décalage perceptible quant à la maîtrise de l’asthme. Alors que près de 87 % des asthmatiques disent avoir le sentiment de bien maîtriser leur maladie, dont 18 % “tout à fait bien“, leurs médecins ne sont que 64 % à partager cet avis. “Nous soignants, n’avons pas la même définition de la maladie que le patient, voilà pourquoi il existe un décalage quant à la maîtrise de la maladie entre les patients et les soignants“, souligne le Dr Gilles Jebrak, pneumologue à l’Hôpital Bichat Claude-Bernard, à Paris.En revanche, patients et médecins s’accordent sur la gêne au quotidien, palpable pour 75 % des patients, indique l’enquête.Des progrès à faire sur la prise régulière du traitementSi 83 % des patients asthmatiques se disent bien informés sur l’asthme, ils ne sont en réalité que 21 % à l’être effectivement. Chaque professionnel de la santé ne va pas fournir la même information au patient asthmatique. Alors que le médecin généraliste va insister sur l’
observance du traitement et sur la prévention, le pharmacien donnera plutôt des conseils pratiques sur l’utilisation et la fréquence de la prise du traitement. Il est donc nécessaire de renforcer l’information.Tous sont par contre unanimes sur la “problématique“ existante quant au suivi régulier du traitement de l’asthme. Les professionnels de santé surestiment ainsi largement la proportion de patients “observants“, déclarant que 64 % d’entre eux prennent quotidiennement leur traitement alors qu’ils ne sont que 47 % à indiquer le faire. D’après le Dr Gilles Jebrak, “tout ce qui est préventif est un peu laissé de côté par les patients au profit du traitement des crises d’asthme“. Mais pour Christine Rolland, “le patient n’est pas le seul responsable dans l’observance. Les médecins ne motivent pas les patients à prendre leur traitement régulièrement et ne les orientent pas toujours vers des structures relais comme les écoles de l’asthme qui éduquent les asthmatiques à la prise du traitement“.L’asthme, première maladie chronique en FranceLes enseignements de cette enquête révèlent “un ensemble de pistes à exploiter pour améliorer la qualité de vie des patients asthmatiques et notamment creuser la notion de maîtrise et de contrôle de l’asthme“, explique Nathalie Chevallon, directeur de la communication Boehringer Ingelheim France.L’asthme est reconnu comme la première maladie chronique en France et l’affection la plus courante chez l’enfant selon l’Institut national de veille sanitaire (Invs). Près de 4 millions de Français en souffrent. Et 400 000 à 1 400 000 nouveaux cas sont liés à la pollution, d’après une
étude récente du Commissariat général au développement durable. Annabelle Iglesias avec AFP/RelaxnewsSource : Conférence de presse “Asthme au quotidien/Asthme en questions. Regards croisés entre patients et professionnels de santé sur l’asthme“, 14 avril 2015.Click Here: cheap all stars rugby jersey