Deux ans après avoir créé la surprise au box-office, les héros de “Kingsman” sont de retour dans une suite intitulée “Le Cercle d’Or”. Une nouvelle mission que l’on décrypte avec les principaux intéressés, non sans revenir sur le Comic-Con de l’été.
Il avait promis qu’on ne l’y prendrait jamais. Jusqu’ici, Matthew Vaughn avait passé la main sur toutes les suites qui lui avaient été proposées, Kick-Ass 2 et X-Men : Days of Future Past en tête. Avec Kingsman – Le Cercle d’Or, le réalisateur fait finalement une entorse à ses principes pour replonger dans l’univers co-créé par Mark Millar et Dave Gibbons sur papier, pour un résultat toujours aussi jouissif, dont il nous parle en compagnie de ses acteurs.
AlloCiné : “Kingsman – Le Cercle d’Or” est la première suite que vous réalisez, alors que vous avez toujours été contre auparavant. Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?
Matthew Vaughn : Aucun des précédents films dont on m’avait proposé la suite ne m’avaient inspiré. Je ne ressentais pas de défi et ne voyais pas d’histoire qui demandait à être racontée. Mais il m’a semblé que les personnages de Kingsman devaient faire un cheminement. Celui que j’avais en tête. Lorsque j’ai fait Kick-Ass, j’ai ensuite refusé de faire l’épisode 2 et il m’a fallu trouver un autre réalisateur [Jeff Wadlow, ndlr] à qui j’ai offert un cadeau empoisonné en lui demandant de reproduire mon ton, ce qui lui a été difficile de faire car je suis complètement dingue.
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En ce qui concerne Kingsman, je voulais retravailler avec ces acteurs et j’avais l’histoire en tête, donc j’ai eu l’envie de faire cette suite. J’étais excité à cette idée et, si vous êtes excités et passionnés, c’est qu’il s’agit du bon moment pour faire le film.
Taron Egerton : Kingsman – Services secrets a été un énorme succès et quelque chose d’énorme pour moi puisqu’il s’agissait de mon premier film. C’était exaltant et stimulant à faire, et le résultat final m’a rendu très fier. A tel point que revenir dans ce monde et avoir la possibilité de revisiter ces personnages me paraissait incroyable.
Mark Strong : De mon côté j’ai toujours eu une relation particulière avec les suites. Quatre des films que j’ai faits avaient une suite qui leur était attachée. Mais celle de Green Lantern n’a pas vu le jour alors que je survivais au premier, pareil pour John Carter. Kick-Ass y a eu droit, mais je mourrais dans le premier, pareil pour Sherlock Holmes. Donc quand il y a une suite, je meurs dans le premier épisode, et je survis quand il n’y en a pas. Je ne sais pas si ça a quelque chose à voir avec moi. Mais être enfin dans une suite, c’est historique pour moi.
Ne pas faire le film juste pour qu’il rapporte de l’argent
A l’époque, vous aviez décrit “Kingsman” comme “l’enfant espion de Kick-Ass et My Fair Lady”. Comment qualifieriez-vous cette suite ?
Matthew Vaughn : C’est compliqué car le premier imposait le concept, et là nous le continuons. Nous reprenons les caractéristiques de l’épisode précédent, mais elles sont ici plus grandes et davantages explorées. C’est un peu comme si nous découvrions ce qui arrivait à Eliza Doolittle après la fin de My Fair Lady. Nous sommes dans une continuation. Les fondations restent les mêmes, mais elles ont grandi et voici ce qui se déroule ensuite. Avec le même style, le même ton.
Quelles étaient les choses à faire et ne pas faire pour vous, au moment d’aborder cette suite ?
Matthew Vaughn :
Ne pas faire le film juste pour qu’il rapporte de l’argent.
Le faire uniquement si l’histoire était assez bonne pour justifier une suite.
Respecter ce que les gens avaient aimé dans le premier, sans pour autant se répéter.
Et faire un bon film. Il n’y a pas meilleur commandement que celui-ci (rires)
Mark Strong : Matthew est très conscient du fait que, si vous faites une suite, elle doit être meilleur que l’original. Avancer et aller quelque part. Il vous faut cocher les cases du premier tout en vous assurant de faire mieux. Et il avance vraiment dans ce film. Vous êtes maintenant attachés aux personnages sur le plan émotionnel, vous vous intéressez à ce qu’ils font, et l’intrigue est au moins aussi solide, si ce n’est plus. Vous êtes du côté des héros, car vous savez qui sont ces gars.
Des “gars” face auxquels on retrouve une méchante : Poppy, incarnée par Julianne Moore qui partage l’affiche avec Jeff Bridges pour la troisième fois de sa carrière, après The Big Lebowski et Le Septième Fils, et ne met pas longtemps pour faire part de son enthousiasme vis-à-vis de sa participation à ce projet et ce rôle. “C’est quelqu’un de très inhabituel, qui reste elle-même pour autant”, nous dit-elle à propos de cet antagoniste. “Il y a beaucoup de liberté dans ce personnage car c’est elle qui établit les règles de son monde, et peut ainsi faire tout ce qu’elle veut. C’est toujours amusant de jouer un mégalomaniaque (rires) Quelqu’un d’aussi inhabituel et divertissant.”
Une opportunité qu’elle doit notamment à Colin Firth, son partenaire d’A Single Man : “C’est lui qui m’a envoyé un texto pour me proposer de faire le film. Matthew voulait savoir si j’avais vu le premier opus et si j’étais intéressée pour jouer la méchante du second, ce à quoi j’ai dit oui sans hésiter. Et il est aussi incroyable d’être invitée par un ami à faire quelque chose.”
Pour la contrer, les Kingsmen vont devoir faire appel à leurs homologues américains, les Statesmen, dont les agents ont tous des noms d’alcool. L’occasion de demander à chacun des acteurs du film le pseudonyme qu’ils auraient dans cette agence.
Kingsman – Le Cercle d'Or : Quel serait votre nom de Statesman ?