Rencontre avec le cinéaste sud-coréen Bong Joon-ho pour évoquer son long métrage “Parasite”, qui vient de remporter la Palme d’or du 72e Festival de Cannes.
Avec Parasite, qui vient de remporter la Palme d’or du 72e Festival de Cannes, Bong Joon-ho raconte l’histoire d’une famille au chômage qui met en place un plan machiavélique dans le but de travailler pour le compte d’une famille riche. Le début d’un engrenage incontrôlable dont personne ne sortira véritablement indemne.
Rencontre avec le cinéaste sud-coréen pour évoquer cet étonnant et brillant mélange des genres, à la fois comédie noire, thriller déjanté et drame social abordant les inégalités entre riches et pauvres. Parasite sortira en salles le 5 juin prochain.
AlloCiné : Comment vous est venue l’idée de ce film ?
Bong Joon-ho : C’est une idée qui m’est venue en 2013, il y a déjà six ans. A l’époque, je travaillais sur la deuxième partie de Snowpiercer. J’étais déjà en train de raconter autour de moi cette histoire de deux familles similaires qui se confrontent.
Le film fait rire, frémir et réfléchir. C’est un vrai plaisir pour vous de varier ainsi les genres ?
Effectivement, avec Parasite, on a un peu l’impression, au départ, qu’il s’agit d’une comédie avec de l’humour noir. Puis on ressent de la peur, de l’angoisse. A la fin, on a même une petite touche d’émotion avec une petite larme qui coule. Beaucoup de gens me demandent comment je fais pour mélanger tous ces genres, mais vous savez, moi, quand j’écris le scénario, je ne pars pas avec une idée en tête en me disant “A partir de cette séquence jusqu’à cette séquence, je vais essayer de travailler sur tel genre, et puis de là à là, je vais travailler sur un autre genre”… En fait, je suis totalement inconscient quand je travaille sur mon scénario, je fonctionne à l’instinct.
Au final, ça me fait plaisir si, quand les spectateurs voient mon film, ils se disent que ça passe d’un genre à un autre ! Quand un journaliste me demande quelle étiquette on peut mettre sur mon film ou quel est son style, c’est une question qui me réjouit : ça veut sans doute dire que la personne est elle-même incapable de répondre à cette question, et ça me fait rire ! J’ai lu une critique qui disait que le genre Bong Joon-ho était propre à lui-même, c’est un peu un honneur de lire ça.
Ce film qui aborde les inégalités sociales de manière très originale, j’ai l’impression que c’est un film sur des gens qui essaient juste de survivre à leur manière…
C’est vrai ! Lorsqu’on regarde cette famille pauvre, ils font des choses quand même assez abominables. Ce ne sont pas complètement des démons, ni complètement des anges, mais s’ils font ce genre de choses, c’est juste qu’ils veulent survivre. Vous avez donc complètement raison sur ce point. Malgré ces choses atroces qu’ils font, c’est parce qu’on voit qu’ils essaient de survivre qu’on arrive à les trouver sympathiques.
Le film, qui marque votre retour en Corée après deux films tournés aux Etats-Unis, est un pur divertissement. J’ai l’impression qu’il s’agit de votre film coréen le plus américain…
Click Here: liverpool mens jersey
C’est un point de vue très intéressant. Quand vous dites qu’il s’agit d’un film très américain, très divertissant, moi, franchement, ça me convient très bien. Car dès lors qu’on essaie de raconter quelque chose de politique, de social, en utilisant la forme de la satire, ça reste quand même du cinéma, et le cinéma se doit d’être divertissant.
La bande-annonce de “Parasite” :
Parasite Bande-annonce VO